Conarovirus : invasion
ou génération spontanée ? Nous sommes tous porteurs d'un tas de microbes.
De temps en temps, ça mute. Un potentiel qui se réalise en nous. Mais nous
préférons toujours le fantasme paranoïaque d'invasion venue d'ailleurs, de Chine
de préférence (vous savez comme ils sont…) et la Grande Muraille n'a pas arrêté
l'ennemi.
— Patron, une
Corona ! (Soigner le mal par le mal)
Le jour où la Terre
s'arrêta. Quatorzaine, qu'ils disaient… Blague de premier avril ! Vraie
quarantaine, en fait : 40 jours et 40 nuits, comme le déluge, et nous enfermés
dans l'arche (qui n'est pas un bateau mais un coffre, une boîte de Pandore)
pleine d'animaux comme un marché humide chinois, lieu de macération, bouillon
de culture en plein air.
Les marchés financiers,
eux, sont des virus parasites de
l'économie, c'est-à-dire de la vie de tout de monde. Ils sont en baisse, tant
mieux. S'ils meurent, plus de dettes. Plus d'emprunt possible. Les États
devront reprendre la main : produire leur monnaie, comme des États de droit
responsables.
Antonio Fischetti : « Rassurez-vous, le but d'un virus
n'est jamais d'éradiquer totalement son hôte. Sinon il finit par mourir lui
aussi. Évidemment, il ne se dit pas : « Tiens, il serait temps de devenir
moins virulent pour préserver mon garde-manger. » Non, c'est une question
d'adaptation darwinienne entre un prédateur (le virus) et une proie
(nous) : les souches les plus virulentes de cette saloperie périssent en
même temps que leurs hôtes, et seules subsistent les moins meurtrières, qui
savent ménager leur fonds de commerce. » Il cite aussi deux chercheurs du CNRS : « toutes les relations entre
parasitaires et humains ont tendance à évoluer vers une situation où tout le
monde est gagnant. » (Charlie Hebdo n° 1443 / 18 mars 2020)
Le contraire des prédateurs
financiers humains, donc, (dits "capitalistes") dont surnagent
toujours les plus virulents qui se moquent éperdument de la mort de leurs
proies : il y en a beaucoup beaucoup, il y en aura toujours.
Exemple chez Amazon :
« Plutôt que de mener une enquête dans
l'entrepôt, l'entreprise a recruté d'autres intérimaires pour remplacer les
malades. Certains n'ont pu travailler que quelques jours car, sitôt entrés, ils
ont à leur tour développé les symptômes. » (Syndicaliste cité par J.
B. Malet, "Derrière les murs de l'usine à colis", Le Monde
Diplomatique d'avril 2020.)
Pèlerinages à Lourdes
annulés. Pourtant ce serait le moment. Mais trop de risques. Lourdes, c'est
comme le suicide : y a trop de risques (y compris celui de se rater).
Au XVIIe
siècle, pendant la peste, on forçait les enfants à fumer en classe, pour les
préserver de la contagion. Si ça se trouve, ça marche. (Ah mais non, il paraît
que le tabac est un facteur aggravant. Problème : les gens enfermés qui
s'ennuient fument davantage…)
Les vaches s'ennuient dans
leur pré : manque de trains. (Ah bon ? Y a encore des vaches au
pré ?)
Les brebis voisines
râlent, consignées dans leur enclos.
Sans abris, rentrez chez
vous !
Ceux qui ne sont rien. Les
paysans, les éboueurs, les nettoyeurs des villes, les chauffeurs de
poids-lourds, les facteurs, les caissières, etc. Ils sont sur le pont au même
titre que les soignants. Que ferait-on sans eux ?
Le virus n'aime pas la
chaleur, paraît-il. Oui, mais quelque chose comme > 55° C. Il va nous
falloir une super canicule.
Une crise de ce genre,
comme une guerre ou une série d'attentats, ou un tsunami de force 11 septembre,
c'est l'occasion pour un Président d'acquérir sa stature présidentielle. Qu'il
en profite, ça ne durera pas.
Vu un docu sur Art
Spiegelman. Son livre sur le 11 septembre, il l'avait sorti au format album
pour enfants – pour que George Bush puisse le lire.
Rituels apotropaïques (de
protection magique) :
Parlez dans l'hygiaphone.
Comme au confessionnal.
Mouchez vous dans votre
coude. Utilisez des coudes à usage unique puis jetez les. (Attention de ne pas
avoir un bébé dans les bras à ce moment-là, il vous faudrait le jeter aussi.)
« Sa
tête fait trois tours sur ses épaules et crache un long jet de pus verdâtre,
puis elle s'essuie la bouche du coude, ce qui est en principe impossible pour
tout terrien normalement constitué. Mais si elle a la tête réversible, le coude
peut bien en faire autant. » (Extrait de "L'Exorciste".)
20 h. Vuvuzella au balcon.
Pour applaudir le personnel soignant. Comme un match de foot.
Micro-trottoir. Trois
interviewés successif, sans masques, avec le même micro emballé dans sa mousse
éponge jaune… Espérons que cette mousse n'éternue pas à la face du suivant (un
micro n'a pas de coude).
Je regarde un film. Mais…
ces gens se prennent dans les bras, se touchent, s'embrassent ! Sans même
un masque pasteurisé ! Arrêtez les !
Attestation de déplacement
dérogatoire. Et pourquoi pas un badge comme… euh… une étoile jaune par
exemple ? (Mauvais esprit.)
Je sors marcher et cracher
dans la nature. Chaque jour je surveille la croissance des feuilles de quelques
figuiers sauvages que j'ai vues naître. Aujourd'hui 5 cm hors tout.
(Mais arrivent les fraises
et les asperges en direct du producteur voisin…)
"Vaccination". Extrait de "Contes à
vomir debout", Gudule et Caza, ArmadA éditeur