De la suite de l'article de François
Gemenne, je garde ceci :
« … Et puis, il y a les jeunes
générations : lors de la COP 25, en décembre dernier, à Madrid, des adolescents
venus des quatre coins du monde ont défilé pour exprimer des messages puissants,
mais qui résonnaient un peu à vide face à des gouvernements tenus par les
mandats de leurs électeurs. À un moment donné, il faudra bien que ces jeunes
entrent dans le débat politique même. »
« … Aujourd’hui, la majorité de la
population mondiale veut encore une société productiviste, de court terme, et
se moque de la destruction du climat et de la biodiversité. »
(Oui,
y compris "les jeunes"… Ça ne veut rien dire, "les jeunes"
ou "la jeunesse". La majorité des jeunes veulent bouffer des MacDo,
jouer aux jeux vidéo, écouter du rap, tweeter des selfesses…)
« Par ailleurs nous ne sommes pas encore
conscients de l’empreinte de nos outils numériques. "N’imprimez cet e-mail
que si nécessaire", peut-on lire sur nos courriers électroniques, mais l’empreinte carbone d’un e-mail stocké sur
un serveur est infiniment plus lourde que celle d’une feuille de papier issu
d’une forêt gérée durablement.
(Ça,
c'est pour nous tous ici… Si on faisait bosser les facteurs ?)
« J’ai découvert notamment que les
cinq cent mille tonnes de plastique qui flottent à la surface des océans ne
représentent qu’une infime proportion des déchets s’amoncelant en eaux
profondes, qu’on ne récupérera jamais. »
(Le
"vortex flottant de plastique" n'est que la partie émergée du
plasticberg.)
À part ça, il y croit encore, aux COPs
numérotées en oubliant que pour ce grand bazar annuel tous ces braves chefs
d'États bourrés de bonnes intentions ne viennent pas en vélo des douze coins du
monde pour manger des topinambours bio et qu'il pensent surtout à élaborer des
plans qui ne les chasseront pas du pouvoir. Parce que, on le sait bien, le
gouvernement qui prendrait les mesures réellement indispensables à la survie de
l'espèce tomberait dans les 24 heures.
Et il « ose espérer que les
Bolsonaro, Trump, Orbán sont les dernières caricatures, les derniers clowns
d’un modèle arrivé à son terme. » Mais peut-être qu'un avortement
posticipé vaudrait mieux ? Plutôt que d'oser espérer que… Sinon, c'est le
fusil à lunette. Décidément, il va falloir que je planche sur l'espoir, ce poison. Je me rappelle
avoir déjà écrit un article sur la question sur FB, dans une "petite suite
nihileuse", mais ça doit bien remonter à 10 ans.
REPRISE
ARTICLE FB du 4
décembre 2009, avec quelques modifs d'actualisation.
Une mascotte pour symboliser le réchauffement
climatique ? L'ours blanc, le pingouin ? Mais la fonte des pôles, en gros, on
s'en fout ! C'est loin, on n'y va jamais, on bouffe pas d'ours ni de manchot…
La Terre, elle-même ? "Sauver la
planète" ? Mais sauver la planète n'a d'intérêt que pour nous, espèce
humaine. Je suis très capable de dire, comme Paccalet "L'humanité
disparaîtra, bon débarras !", mais au fond une survie de la planète sans
humains pour la contempler, y vivre, en profiter… quel intérêt, pour nous
humains, à part une sorte d'idéalisme
totalement abstrait, le regard de Sirius…? Même quand on imagine "la
fin du monde", on imagine toujours qu'il restera quelqu'un, "le
dernier homme sur Terre", pour en rendre compte, pour voir, pour raconter…
Sinon, à quoi bon ?
Bref, ce qui nous préoccupe vraiment
c'est NOUS, l'humanité – et donc la planète en tant que support de notre espèce,
– et donc les animaux, les plantes, le climat en tant que nécessaires à notre
survie. Le reste est hypocrisie. Ce que nous voulons sauver, c'est l'homme,
l'humain, les humains d'aujourd'hui et de demain, nos enfants,
petits-enfants………
C'est
l'autre face de l'idée d'anthropocène : dans le même temps que l'humanité
comprend qu'elle est devenue une puissance géologique, elle comprend qu'une
Terre en bon état lui est indispensable.
"Quels enfants laisserons-nous à
notre Terre ?" Ou le contraire.
On doit se poser la question comme ça :
Qu'est-ce qu'on a, NOUS, à perdre au réchauffement climatique ? Qu'est-ce qu'on
a à gagner à l'éviter (ou plutôt à le limiter, parce qu'on ne l'évitera pas).
Si pour nous ici présents le danger n'est pas évident, nous savons quand même
que d'autres peuples sont d'ores et déjà frappés, et nous savons que nos
enfants, nos petits-enfants sont-seront frappés. Et nous voulons pour eux un
avenir "le moins pire possible".
S'il faut un symbole, une mascotte du
futur à préserver, ce sera donc certainement un enfant, pas un manchot.
Mais un logo ? Je veux dire, plutôt qu'une
illustration, un logo au sens graphique, presque abstrait, du terme, comme une
marque, ou comme le 350 fléché de 350.org, mais plus parlant. (D'ailleurs, les 350 sont largement
dépassés, en 2020 : en 2017, on était à 405). Si ce nombre de ppm ne
nous dit pas grand chose, nous commençons cependant à être familiarisés avec
les termes "effet de serre", "gaz à effet de serre",
"gaz carbonique" ou "dioxyde de carbone" (plus exact mais
qui "passe" moins bien…) et CO2.
Bon, on avance. Je suis donc parti de
là et de certains chiffres avancés par le GIEC et autres, et si possible en
considérant des dates proches. Car le dérèglement climatique, c'est maintenant
: quand on nous annonce + 2 à + 6° en 2100, on s'en fout. Quand on nous annonce
+ 1 m de niveau des océans en 2100, on s'en fout. Même les habitants de l'île
de Sein, vouée à être submergée (quel dommage !) ne comprennent pas, ça ne leur
dit rien : 2100 c'est, de toute façon, un monde où nous serons tous morts.
(D'autant que l'on commence à diffuser de nouveaux chiffres qui nous disent que
"ça" va beaucoup plus vite que les précédentes prévisions du GIEC…)
Il faut donc parler de 2020 (dans 10 ans !, disais-je alors, dans cet article…
mais le futur, c'st maintenant), de 2050, à la rigueur… surtout quand on a des
petits-enfants.
D'où un logo maintenant obsolète. (Cf. Article du 31 décembre.)
Vu que, d'après WikiP, la production anthropique
annuelle de CO2 atteignait 25 Gt en 2000 et 37,1 Gt en
2018, je devrais remplacer le signe moins par un signe pus…
C'était un beau rêve, oui.